Le carré magique
La Benoîte officinale
Au Moyen Age, elle était appelée « herbe bénite » en référence aux merveilleuses propriétés médicinales qu’on lui attribuait. Elle était alors considérée comme une plante magique associée à la magie blanche. Les moines exorcistes l’utilisaient pour chasser le diable et tous ses suppôts.
A cette même époque, la cervoise, l’ancêtre de la bière, n’était pas aromatisée avec du houblon mais avec des rameaux de rhizomes (racines) de Benoîte. En cuisine, elle était utilisée en remplacement du clou de girofle. Dans le nord de l’Europe, elle pouvait parfumer la bière ou le vin par macération, accompagnée de zestes d’agrumes.
La Chélidoine
Selon une vieille croyance, l’hirondelle utiliserait cette plante pour rendre la vue à ses petits.
La chélidoine a pendant longtemps été considérée comme une plante magique associée à la magie noire. Par exemple, au Moyen Age, les alchimistes ont vu dans la sève, un moyen de transformer de vils métaux en or. En outre, elle était censée préserver de la peste.
Plus tard, il s’est avéré que la chélidoine agit également sur la circulation sanguine en élargissant les coronaires et en augmentant la tension. Elle a également un effet bactéricide, diurétique, antispasmodique, dépuratif des voies biliaires pour guérir certaines maladies du foie. La chélidoine peut également être utilisée comme collyre antiophtalmique pour soigner les ulcères des paupières.
Attention toutefois, en raison de sa toxicité, les remèdes à base de chélidoine doivent être employés uniquement sous contrôle médical.
Le Millepertuis
Dans l’Antiquité, Dioscoride et Pline l’Ancien la mentionnaient déjà. Elle s’appelait alors « Chasse-Diable » ou « Fléau du Diable » car elle était censée chasser l’esprit des ténèbres et guérir les possédés. Par conséquent, elle était utilisée en médecine pour guérir les maladies pour lesquelles on supposait une possession démoniaque.
De façon plus générale, le millepertuis était recommandé pour soigner toutes sortes de maux. Certains lui reconnaissaient alors des propriétés fébrifuge, diurétique, contre les calculs rénaux, contre la pleurésie (inflammation de la plèvre, la membrane qui évite le frottement entre les poumons et la cage thoracique pendant la respiration), la jaunisse, la goutte, l’épilepsie, la paralysie, la dysenterie, les sciatiques et bien d’autres maux encore. Auparavant très utilisé en médecine, le millepertuis est délaissé à partir du XIXe siècle. Toutefois, de récentes études cliniques estiment qu’il peut en effet agir comme un antidépresseur naturel.
La Valériane officinale
En Occident, ses racines sont utilisées dans la médecine traditionnelle comme sédatif et anxiolytique. Elles permettraient en effet de favoriser le sommeil et d’atténuer l’anxiété. Dès l’Antiquité, Hippocrate et Dioscoride recommandaient la valériane pour traiter divers maux. A la lecture de certains ouvrages du XIXe siècle, on se rend compte que les médecins attribuaient des propriétés variées et parfois contradictoires à la valériane. Elle était alors considérée comme un « guérit-tout », capable de traiter tous les maux, en particulier l’épilepsie, l’hystérie et l’insomnie.
Durant les deux conflits mondiaux du siècle dernier, la valériane a été utilisée dans le traitement des traumatismes nerveux subis par les combattants.
En cuisine, les feuilles de la plante peuvent être consommées en salade.
Enfin, dans le domaine du jardinage, les feuilles peuvent être utilisée pour faire du purin. Pulvérisée, elle pourrait tonifier les végétaux.
La Pivoine
Son nom vient du grec Παιών (Paiốn), qui était un des plus anciens dieux guérisseurs grec. Cette fleur est en effet connue depuis environ 4 000 ans pour ses vertus médicinales. Par exemple, Hippocrate (460-370 av. J.-C.) la recommandait pour soigner les maux des femmes. Selon lui, elle « attire les règles et les fixe ».
La pivoine était également considérée comme une plante magique. Sa cueillette était entourée de pratiques rituelles. En Chine, la pivoine, plus particulièrement sa racine est également connue pour ses propriétés médicinales. Découpée en tranches, elle enrichirait le sang, régulerait le foie et calmerait la douleur. Selon un texte chinois, elle calmerait les attaques, les spasmes, la tétanie ainsi que l’épilepsie.
Dans le langage des fleurs, la pivoine symbolise la sincérité mais également la honte.
le Poivrier des moines
Connu depuis l’Antiquité, il aurait été utilisé pour ses vertus médicinales et anaphrodisiaques. Les graines de l’arbre au poivre étaient en effet connues pour calmer les syndromes prémenstruels ainsi que les douleurs mammaires des femmes. Il aurait également été utilisé en cataplasme pour soulager les ulcères, abcès, rhumatismes (en Asie), mais aussi comme diurétique. Au Népal, il est employé pour soigner les maux de tête.
Son nom vient du fait qu’au Moyen Age, les moines l’utilisaient pour aromatiser leurs soupes. Il permettait également aux moines de supporter certains moments difficiles du célibat en leur coupant toute libido.
Enfin, les feuilles, fleurs et tiges de l’arbre à poivre auraient également servit pour teindre en jaune les fibres et tissus.
La Rose trémière
Toutes les parties de cette plante sont comestibles. C’est une plante typique des jardins champêtres.
Depuis l’Antiquité, certaines de ses fleurs peuvent être utilisées dans le domaine médical. Elle aurait les mêmes vertus que la guimauve officinale diurétique, antiglaireuse, émolliente, adoucissante), mais sûrement moins importantes. Une fois ses fleurs séchées, les infusions permettraient de soigner la toux, les enrouements, la bronchite et calmerait les douleurs de l’estomac. Sous forme de collyre, elle calmerait également les irritations des yeux.
En Egypte ancienne, la rose trémière était cultivée comme légume. Ses bourgeons et ses fleurs peuvent être consommés en salade ainsi qu’en tisane à partir de ses pétales séchés.
Enfin, de récents travaux (2019) laissent penser que les fleurs de la rose trémière auraient autrefois été utilisées pour leur colorant, pour teindre la laine et le coton.
Le Rosier
Les rosiers sont cultivés comme plantes ornementales pour leurs fleurs : les roses. Leur essence est particulièrement prisée dans les parfumeries. Dans l’Antiquité, les Egyptiens mettaient des roses dans les tombeaux car elles étaient censées accompagner les morts dans l’au-delà. Les Romains quant à eux décoraient leur palais de roses lors des jours de fête. Au Moyen Age, la culture des rosiers prend de l’ampleur car les roses servaient à des fins médicinales. Au XIXe siècle, d’après certaines sources, Joséphine de Beauharnais, grande passionnée de roses, en collectionnait plus de 600 variétés dans la roseraie de Malmaison.
Au fils des siècles, la rose a également été la source d’inspiration d’un grand nombre d’artistes et de poètes tels que Verlaine, Ronsard et Shakespeare, dont les oeuvres évoquent la beauté de cette fleur.
Enfin, dans le langage des fleurs, la rose rouge symbolise l’amour et le désir. La rose blanche symbolise quant à elle la pureté, l’innocence, l’élégance et le raffinement. La rose rose est symbole de tendresse, de douceur et d’attachement.
La Violette
Cette plante a principalement un usage ornemental. Certaines variétés peuvent être roses ou encore bleu indigo. Les violettes parfumées sont utilisées en confiserie. Les bonbons à la violette sont fabriqués à partir de fleurs fraîches cristallisées dans le sucre. C’est d’ailleurs devenu une spécialité de Toulouse depuis 1818. Cette fleur est également utilisée en pâtisserie, en cuisine, en parfumerie et était même autrefois utilisée dans le domaine de la santé.
Elle aurait des vertus pour soigner les maux de tête, la mélancolie et l’insomnie. Elle aurait également été utilisée en dermatologie pour soigner l’acné et soigner les infections de la peau.
Dans le langage des fleurs, la violette représente l’innocence, la pudeur ainsi que la modestie. Elle peut aussi inciter à devenir plus hardi. En bouquet, entourée de feuilles, elle symboliserait l’amour secret.